C'est afin de soulager ma conscience, la voix encore enrouée de lourds sanglots que je vous écris ces quelques lignes,
Cet après-midi encore, j'étais un homme propre, accompagné d'une charmante personne que j'emmenai boire un café.
A peine commandé, à peine servi, la serveuse nous avait concocté un café de première bourre. Outre trois grains d'arabica, elle avait fait bouillir les chaussettes de la gendarmerie, plus un ou deux caleçons, pour renforcer le côté robusta.
Après quelques échanges m'ayant fait oublier la qualité du café, je
m'obligeais à aller payer la note histoire de ne pas passer pour un
mufle et m'approchais du Barman.
Essayant de faire abstraction de ses tatouages de pêcheur breton, je vérifiais le prix du café (indécent au passage) et lui tendait un billet tout froissé de dix euros.
Le barman me rendait la monnaie d'un geste sûr et rapide, un peu trop rapide d'ailleurs, parce que s'il avait laissé tomber son charisme de "born to navigate" le temps de me rendre la monnaie, il n'aurait peut être pas fait d'erreur, ce con.
Oui mais voilà, je n'ai rien dis, rien...
J'ai laissé faire, j'ai volé ce pauvre homme, ce bar et ces cafés immondes, je vais mal et je dois me confier...
Voilà...
Maintenant que c'est fait, je vais mater la rediff de Koh Lanta, j'ai loupé le dernier épisode.